Le classement des universités suisses publié aujourd’hui par Bilanz, Bilan et L’Hebdo repose sur la même enquête menée par Swissup. L’image donnée des différentes universités varie pourtant énormément d’un magazine à l’autre suivant le type de graphisme utilisé ou les critères retenus.
Ainsi, Bilan renvoie une nettement meilleure image de l’EPFL que Bilanz. L’école lausannoise reçoit ainsi trois lauriers (le maximum) dans tous ses domaines d’activités (sciences naturelles et exactes, informatique, ingénierie).
Dans Bilanz, où le critère de satisfaction générale des étudiants, est montré graphiquement à part, l’EPFL donne une image, qui sans être mauvaise, est plus mitigée. Quant à L’Hebdo, qui offre un graphisme très peu lisible, le fait de retrouver systématiquement les deux EPF comparées entre elles incite à compter les points. L’EPFZ l’emporte à ce jeu-là.
A feuilleter rapidement l’hebdomadaire, on voit ainsi l’EPFL classée derrière l’EPFZ pour ce qui concerne la satisfaction générale en informatique. Pourtant, en feuilletant Bilan, on aperçoit une page intitulée "Les ailes de l’EPFL", illustrée d’un grand portrait de Patrick Aebischer, et qui commence par : "En informatique, l’excellence est lausannoise : l’Ecole polytechnique fédérale (EPFL) récoltent des notes plus favorables que leurs rivales."
Peut-être faudrait-il commencer par choisir l’école que vous préférez avant d’acheter l’une des revues, Bilanz, par exemple, si vous aimez l’Uni du Tessin, ou Bilan si vous avez un faible pour l’EPFL Bref, si on se donne la peine de dépouiller et de comparer tous les résultats présentés par les trois journaux, on arrive à la conclusion que les universités suisses sont bien considérées, qu’aucune d’entre elles n’offre des avantages définitifs et, en ce qui concerne l’EPFL, qu’elle se positionne dans la moitié supérieure du classement.
L’Hebdo se montre particulièrement fier de publier cette enquête, parlant tout simplement de "révolution : Pour la première fois, une étude classe les unis. Un choc dans un monde surprotégé." Le problème, précise Bilan dans un encadré, sont les limites du ranking. Swissup a ainsi commencé par renoncer à couvrir dans son enquête les domaines comme les lettres, la médecine, l’architecture, la géographie, l’agronomie, le génie civil et rural, la théologie ou la psychologie. L’enquête ne tient ainsi pas compte d’au moins trois domaines enseignés à l’EPFL et laisse à l’écart une grande partie du savoir.
Le ranking, précise Bilan, a aussi renoncé à évaluer les conditions-cadre. Mais surtout, il ne tient aucun compte du niveau des recherches développées par l’université concernée. Bref, il n’est guère conseillé de s’en tenir à ce classement pour choisir son uni.