L’EPFZ n’avale pas le refus de l’Office fédéral de l’environnement (OFEFP) et de son directeur Philippe Roch de lui accorder le droit d’expérimenter la dissémination de blé génétique. Le président de l’Ecole Olaf Kübler va adresser un recours auprès du Président de la Confédération, annonce L’Agefi.
Mais l’EPFZ n’est pas seule à bouger et les manifestations de colère contre la décision de l’OFEFP se multiplient. Outre la démission déjà évoquée de cinq scientifiques de la Commission fédérale d’experts pour la sécurité biologique (CFSB), la décision de Philippe Roch a aussi irrité Pascal Couchepin, assure la Sonntagszeitung.
Puisque le chef de l’OFEFP ne semble pas capable de prendre la décision qui leur convient, plusieurs autorités et personnes veulent enlever le pouvoir de Philippe Roch et de son office de rendre pareil verdict. Il en va ainsi de Gen Suisse, qui réclame même, "l’ouverture d’une enquête administrative." Même le Conseil fédéral semble réfléchir à la possibilité de désarmer le chef de l’OFEFP : A la suite d’une séance du Conseil fédéral, "le Département de Moritz Leuenberger a annoncé que la question des compétences sur un objet aussi sensible allait être rediscutée", écrit L’Agefi.
Egalement en colère, le président de la Commission de la science, de l’éducation et de la culture (CSED) du Conseil national Johannes Randegger reproche notamment à l’OFEFP "de s’appuyer sur un simple préavis formulé par la seule Commission du Conseil des Etats", relève L’Agefi. Cette instance propose effectivement la mise en circulation d’organismes génétiquement modifiés, à la condition express de ne pas contenir de gènes introduits par génie génétique et résistants aux antibiotiques. "Il est évident, commente L’Agefi, que le président de la CSEC, soutenu par son parti, fera tout son possible pour abroger cette disposition restrictive, dès janvier prochain.
L'Académie suisse des sciences naturelles (ASSN) partage pour sa part le point de vue de l'OFEFP, selon lequel des lacunes très importantes existent sur le plan des connaissances que présuposerait la dissémination de plantes génétiquement modifiées. Selon elle, il n'est cependant pas possible pour la Suisse de rester à l'écart des applications du génie génétique dans l'agriculture.
C'est pourquoi l'unique voie réalisable consiste à mener des recherches dans le domaine du génie génétique vert. Et l’ASSN de demander la création d'un Programme national de la recherche (PNR) sur les avantages et les risques des plantes génétiquement modifiées.