Les journaux romands consacrent plusieurs articles au futur recteur de l'Université de Genève, André Hurst, qui entrera en fonction, succédant à Maurice Bourquin, le 15 juillet prochain. Agé de 63ans, cet humaniste, grand spécialiste de la poésie épique et dramatique, est présenté comme un rassembleur et un communicateur. Dans une interview qu'il a accordée à l'Agefi, le futur recteur, issu d'une famille ouvrière, se définit comme " un miraculé de l'institution publique ". Dans son programme, André Hurst annonce, entre autres, la dynamisation de la mobilité intellectuelle, l'élaboration d'un site informatique dédié à tous les collaborateurs de l'Univesité qui pourront poser, à titre anonyme, leurs questions aux dirigeants de l'institution pour "décloisonner les secteurs et désinhiber les gens ", l'organisation d'un Forum international du savoir qui pourrait devenir le centre de rencontre entre les sciences humaines et les sciences exactes.
Le nouveau recteur se dit absolument favorable au développement du projet de l'Arc Lémanique et souhaite ne pas perdre Stefan Catsicas comme allié. " D'après son nom, dit-il, il partage la même culture que moi ". Interrogé par 24 heures, le vice-président de l'EPFL, qui présente ses meilleurs vux à André Hurst, précise que son objectif, en posant sa candidature, n'était pas de quitter l'Ecole mais d'assurer un meilleur dialogue entre l'EPFL et l'Université de Genève. Il dément aussi toute rivalité avec Patrick Aebischer : " Nous sommes très différents, admet-il. Mais on a plutôt misé sur la complémentarité que sur la rivalité. ".A la question de savoir si les projets de Stefan Catsicas sont de rester à la direction de l'Ecole polytechnique, la réponse est : " oui, absolument ".
Dans son commentaire, Nicolas Dufour, journaliste spécialisé dans les affaires universitaires, s'interroge sur une nomination qui, une fois de plus dans le monde académique, pose une question lancinante : " Au fond personne ne sait exactement pour quelle raison et pour quelle mission, le nouveau recteur a été désiginé. Pour diriger la maison mère de la précision scientifique, écrit-il, les critères qui n'ont jamais été exprimés - relèvent d'une affligeante opacité. " Et de sedemander s'il ne s'agit pas d'une stratégie du monde politique pour mieux gouverner l'université.