" Les Suisses n'ont besoin de personne. " Ce ne sont pas les premiers mots d'un Johnny Hallyday converti à l'helvétisme, mais la première phrase d'une longue réflexion de Charles Kleiber publiée par Le Temps. Si l'on se réfère aux habituels indicateurs de performance, la Suisse, première ou presque pour le PIB par habitant, l'espérance de vie, la créativité scientifique, n'a, semble-t-il, besoin de personne, observe le secrétaire d'Etat à la science et à la recherche. " Et pourtant, quelque chose nous tenaille, ajoute-t-il. Pas une exigence immédiate, pas nécessairement une urgence mais quelque chose qui, dans la durée, semble se renforcer. N'est-ce pas un désir d'Europe ? " Car pour Charles Kleiber, le seul ancrage possible pour la Suisse, c'est l'Europe, comme force politique, comme culture et peut-être un jour comme conscience et comme projet civilisateur.