Revues de presse

21 octobre 2004

Dans on édition de jeudi, "Le Temps" déploie le paysage universitaire helvétique sur deux pages. La révolution bachelor/master et la valeur des nouveaux diplômes, l'aspect qualitatif des programmes ou encore les changements qui s'opèrent dans les facultés sont expliqués dans plusieurs articles. Les éventuelles hausses des taxes d'études font, bien sûr, aussi l'objet d'un texte. En outre, le quotidien consacre son éditorial aux modifications que les accords de Bologne sont en train d'apporter à l'édifice académique et son auteur ne semble pas en attendre des miracles… De son côté, "l'agefi" présente les "visions stratégiques" de l'Université de Lausanne dont, notamment, celle de faire de l'Ecole des HEC l'une des "dix premières business schools sur le plan européen". La situation académique suisse est également d'actualité dans "Coopération" et "Le Courrier".

Les retombées médiatiques de la stratégie du Conseil des EPF ne se comptent plus. Preuve en est avec cette nouvelle sélection d'articles de presse. La plupart, à l'image du "Walliser Bote", de la "Basellandschaftliche Zeitung" ou de "La Côte", mettent en avant l'objectif de ce programme: placer les institutions du domaine des EPF dans le top dix mondial dans certains domaines de recherche clés. "L'Express" adopte un angle local en insistant sur le renforcement du lien entre le CSEM et l'EPFL via le centre de compétence en microtechnique et sciences des matériaux. Enfin, les médias rebondissent sur la déclaration d'Alexander Zehnder selon laquelle les établissements devraient être à même de sélectionner les meilleurs étudiants en ce qui concerne la filière master. A voir en "live" avec l'interview qu'Alexander Zehnder a accordée à l'émission "Tagesschau" de la télévision suisse alémanique.

A l'approche des élections présidentielles américaines, certains médias romands rivalisent d'originalité pour parler d'Oncle Sam. "L'Hebdo" de cette semaine se fait l'écho de l'expérience américaine vécu par des personnalités suisses, dont le président Patrick Aebischer. Qui admet qu'il n'est pas "un supporter fanatique des Etats-Unis" et, s'il est revenu en Suisse, c'est parce qu'il estime que la culture européenne est importante.

Quelques articles de presse s'inscrivent en parallèle du sujet sur les six pôles de compétences EPF avec un angle plus focalisé sur la région neuchâteloise. L'Assemblée interjurassienne a en effet présenté un projet de développement des activités en microtechnique dans cette partie de la Suisse romande, par le biais de collaborations avec l'Université de Neuchâtel et l'EPFL. Enjeu: arrimer les "deux Juras" (dixit "Le Temps") au pôle industriel commun entre Vaud et Neuchâtel. "Tous unis derrière la microtechnique", harangue "Le Journal du Jura". "L'agefi" souligne pour sa part les "vertus unificatrices" dont sont soudain dotées ces précieuses puces de silicium.

Les dangers qui jalonnent le milieu professionnel sont aussi divers que le sont les métiers. Aujourd'hui, cependant, de nouveaux risques, issus de la science, arrivent. "24 Heures" de ce jour relève que l'on se soucie un peu des problèmes liés aux OGM, mais pas encore de ceux relatifs aux nanotechnologies, alors que celles-ci sont en train de "révolutionner notre monde". Le quotidien se demande pourquoi les EPF ne jouent-elles pas le rôle social qui est le leur par rapport à l'hygiène et à la santé au travail ? Il faut déjà savoir que la Suisse est un des rares pays européens à ne pas être doté d'un institut national spécialisé dans ce domaine. De plus, à l'EPFZ, l'entité ad hoc a été supprimée en septembre dernier et à l'EPFL, on "refuse d'entrer en matière sur la nécessité d'introduire une chaire d'hygiène et de sécurité au travail", s'inquiète Michel Guillemin, directeur de l'Institut universitaire romand de santé au travail.

Lorsque les Archives de la construction moderne consacrent une exposition à la rencontre artistique de Ferdinand Bac et de Luis Barragán, cela donne un intéressant article dans "Le Temps". Le quotidien genevois s'attarde sur le caractère exceptionnel de cette exposition, avec cette sélection d'œuvres données à voir sur le site de l'EPFL. Où l'on apprend que, malgré une filiation artistique assumée, Luis Barragán n'a rencontre son maître qu'une seule fois, en 1931. Promenez-vous au gré des lignes dans le jardin de Barragán

20 octobre 2004

Les journaux sont nombreux ce matin à présenter la nouvelle stratégie du Conseil des EPF. Celui-ci veut positionner les deux écoles polytechniques fédérales et les quatre établissements de recherche du domaine dans le top ten des meilleurs centres de recherche et universités du monde. Pour atteindre cet objectif, le président Alexander Zehnder a expliqué, mardi lors d'une conférence de presse, que toutes ces institutions allaient s'associer pour créer six centres de compétence. Réalisés dès 2005, ceux-ci seront des pôles de gravité pointus, capables de transmettre des impulsions à l'économie. Deux initiatives de ce type sont déjà en cours : le programme "Science, Vie, Société", qui relie l'EPFL et les Unis de Lausanne et Genève, avec l'intégration de l'ISREC, ainsi que SystemX, le pôle de l'EPF de Zurich et des Unis de Zurich et de Bâle. Sur les quatre centres de compétences à venir, l'EPFL est directement partenaire dans trois d'entre eux : dans les domaines de l'énergie et de la mobilité durable, de la science des matériaux et de la microtechnique, ainsi que dans celui de l'imagerie biomédicale. Mais elle est tout de même impliquée dans le quatrième touchant à l'environnement et au développement durable. Plusieurs articles mentionnent également un autre axe de la stratégie du Conseil : la possibilité pour les EPF de sélectionner "les meilleurs étudiants" au niveau du master. Mais l'information n'a sans doute pas été donnée dans son intégralité puisqu'une telle sélection ne peut légalement viser que les étudiants venant de l'étranger. A noter encore que les décisions du Conseil fait l'objet d'éditoriaux dans "l'agefi" et "Le Journal du Jura".

Des chercheurs de l'EPFL et du CHUV ont mis au point un os artificiel, qui se résorbe au fur et à mesure que les cellules osseuses se régénèrent, cédant la place à un os nouveau. Les premières applications médicales de ce nouveau matériau composite sont attendue d'ici à cinq ans. L'utilisation la plus fréquente concernerait les prothèses de la hanche ou du genou, mais cette découverte pourrait aussi permettre de traiter les pertes osseuses dues à des tumeurs ou à des accidents. A lire sur le site de Swissinfo, ou encore dans "l'agefi", "La Presse du Nord Vaudois", "La Tribune de Genève" et "Le Temps". La nouvelle a également été traitée par le correspondant du "Herald Sun" à Genève et par l'agence de presse Belga, ce qui explique sa reprise par "La Libre Belgique".

Charles Kleiber, secrétaire d'Etat à la science et à la recherche, croit en l'avenir des universités suisses. Il le dit dans une interview accordée à "Coopération". Mais il croit surtout à la collaboration entre les institutions, à l'octroi de pouvoir aux recteurs et à une formation d'élite, donc de qualité. L'augmentation des taxes ? Charles Kleiber estime que les doubler serait "socialement juste et économiquement intéressant".

La volonté de voir les étudiants du domaine des EPF participer plus largement au financement de leurs taxes de cours prend de l'ampleur au sein de la Berne fédérale. Gerhard Pfister, conseiller national démocrate-chrétien, s'exprime dans ce sens dans la "Neue Luzerner Zeitung". L'homme politique a déposé une motion pour que la Confédération fasse un premier geste pour une élévation substantielle des taxes d'immatriculation.

19 octobre 2004

Vous avez peur du vide? Vous êtes agoraphobe? Tentez l'expérience de la réalité virtuelle et vos phobies ne seront bientôt qu'un lointain souvenir… Le magazine "Femina" consacre un article à un projet des plus intéressants mené par des chercheurs du Laboratoire de réalité virtuelle de Daniel Thalmann, en collaboration avec Françoise Riquier, psychiatre spécialisée dans le traitement des troubles de l'anxiété. Les chercheurs ont mis au point un outil de simulation qui permet aux patients souffrant de tels désordres de se trouver littéralement plongés dans leur peur. Par le port de lunettes 3D, une personne paniquée à l'idée de parler en public sera ainsi confrontée à un jury implacable, dont le réalisme suffit à faire oublier qu'il n'existe que dans ce "jeu vidéo thérapeutique". Le procédé marche également pour des syndromes tels que la peur de l'avion ou l'arachnophobie. Comme le précise l'article, cette voie de recherche en psychiatrie est depuis près de dix ans une réalité, en particulier aux Etats-Unis.

Les revues scientifiques sont devenues trop chères et nombre d'institutions doivent procéder à d'importantes interruptions d'abonnements. A l'occasion d'un colloque organisé la semaine dernière sur cette problématique, "l'agefi" de mardi revient sur le conflit qui oppose actuellement éditeurs et chercheurs. En effet, les universités, par exemple, se plaignent de devoir payer deux fois les travaux de leurs chercheurs : une fois en finançant la recherche, la deuxième en s'abonnant aux revues pour bénéficier d'une publication. D'où le développement d'initiatives dites "open access", qui visent une nouvelle définition des droits d'auteur, l'auto-archivage électronique et la création en ligne de revues scientifiques librement accessibles par le public. Pour l'heure, entre 1 et 2% des articles des chercheurs sont publiés de cette manière.

Dans "Le Temps" de ce jour, le professeur Murat Kunt, du Laboratoire de traitement des signaux à l'EPFL, s'interroge sur les mots "essentiel" et "superflu". S'ils sont sémantiquement précis et objectifs, les choses se gâtent quand on passe au niveau pragmatique. Même sur un sujet particulier, l'interprétation de ces deux mots devient beaucoup plus subjective. L'essentiel pour les uns peut être superflu pour les autres. Cela est d'autant plus vrai quand la situation économique d'un pays s'aggrave. On devient alors incapable de prendre du recul, de relativiser et "chacun reste le nez collé sur son essentiel". C'est ainsi, écrit Murat Kunt, qu'un contrat de collaboration technique entre un laboratoire académique et une industrie a quintuplé de volume en vingt ans avec une partie technique réduite comme peau de chagrin et des parties administrative et juridique qui explosent et retardent sa signature.

18 octobre 2004

Une Esplanade noire de monde à huit heures du matin, un TSOL bondé, des cafétérias surchargées… les signes ne trompent pas: c'est la rentrée! Pour marquer le coup, "24 Heures" consacre un reportage sur les sites de l'EPFL et de l'UNIL pour la traditionnelle journée d'accueil. Comme le souligne le quotidien vaudois, si l'Université de Lausanne intègre les accords de Bologne dans cinq de ses facultés, l'EPFL entame sa deuxième année à ce régime et accueille à bras ouverts le Master pour cette rentrée 2004. A noter que "les bleus" seront un peu moins nombreux cette année et que le nombre d'inscriptions féminines bat tous les records, les étudiantes représentant 26% des effectifs en première année.

Le cœur du "Matin" bat pour l'EPFL. Dans son édition du dimanche, le journal consacre un édito et un long article à un entretien avec Patrick Aebischer. Le média fournit la question et la réponse au prétexte de cette attention: "Pourquoi Patrick Aebischer, lui de nouveau? Après tout, l'EPFL n'est pas le seul institut universitaire suisse, ni même romand. Mais tous ces recteurs à barbe blanche sauront-ils défendre avec autant de simplicité et d'enthousiasme leur vision de la place universitaire suisse du futur? Pas si sûr!", avance Michel Danthe, rédacteur en chef de la publication. Dans l'interview, Patrick Aebischer répond à certaines critiques qui reviennent souvent sur le devant de la scène. Les collaborations très médiatisées avec Alinghi et Bertrand Piccard? La nomination de sommités internationales parmi les professeurs? "Elles servent à rendre la science excitante", souligne le président de l'EPFL, pour qui le mot d'ordre doit être de faire venir les meilleurs chercheurs sur le campus, quelle que soit la couleur de leur passeport, afin de viser l'excellence.

"24 Heures" consacre un nouvel article au Musée Bolo, haut lieu s'il en est de l'histoire de l'informatique, en adoptant l'angle du portrait. Celui d'Yves Bolognini, collectionneur infatigable et désormais conservateur de cet assemblage impressionnant des vieilles gloires de plastique et de silicium. Car la cinquantaine de machines exposées dans le bâtiment IN ne doivent pas faire oublier les quelque 2000 bécanes, consoles de jeux et gros calculateurs qui dorment dans deux grands entrepôts. Le Musée Bolo est aujourd'hui à la recherche de financement pour pouvoir conserver ce précieux trésor.

Intéressant article que celui consacré par la "Neue Zürcher Zeitung" au salaire des jeunes diplômés… rentrée académique oblige. En partant de statistiques se rapportant à la volée 2002 de l'Université de Zurich, la "NZZ" esquisse une véritable cartographie nationale des rémunérations à la sortie des études. La filière de formation, mais aussi l'expérience acquise durant les études, jouent un rôle certain pour les conditions salariales lors de la première embauche. Tour d'horizon des domaines les plus porteurs en termes pécuniaires.

PCRD. Derrière cet acronyme de quatre lettres se cache le futur programme cadre en recherche et développement de l'Union européenne, qui doit débuter en 2007. La Commission entend donner une grande impulsion à la recherche européenne en doublant le budget consacré à la R&D à environ 30 milliards d'euros. Mais ce programme suscite questions et inquiétudes. "La définition et l'application des instruments destinés à promouvoir des projets intégrés et des programmes transnationaux suscite le mécontentement d'une partie de la communauté des chercheurs", indique "l'agefi" dans son édition du jour. Cité dans l'article, Adrien Ionescu, directeur du Laboratoire d'électronique générale 2, est d'avis que le changement proposé est nécessaire, bien que bien le mécanisme projeté ne soit pas parfait.

15 octobre 2004

Dès 2006, l'Université de Genève créera une nouvelle Faculté, la faculté des sciences de l'environnement et du développement durable avec un budget annuel de dix millions de francs, projets de recherche compris. Au carrefour des sciences humaines et des sciences de la nature, la faculté permettra à des spécialistes venus de tous les horizons d'approfondir leurs connaissances et leur réflexion en matière d'environnement. Cette initiative genevoise succède au lancement de la Faculté des geosciences et de l'environnement en s'appuyant sur deux branches fondamentales, la géographie et la géologie, tandis qu'à l'ENAC, et en particulier en section des sciences et ingénierie de l'environnement, on veut surtout former des ingénieurs capables de développer des procédés technologiques pour répondre aux nombreux défis posés par le développement durable. Entre ces différentes approches proposées par les trois hautes écoles lémaniques sont promises déjà de nombreuses synergies. Deux articles sont à lire dans "Le Temps", ainsi que dans la "Tribune de Genève" du 21 octobre.

Le Neuchâtelois David Maurer, ancien participant au cours de Create, fondateur de la start-up Colorix, vient de recevoir le prix "NETS Entrepreneur et développement 2004". Le lauréat a développé un colorimètre permettant plusieurs applications dans le domaine de la couleur.

14 octobre 2004

Faire plus avec moins, tel est le credo désormais des acteurs de la santé en Suisse. "Swiss Engineering" rappelle que la technologie peut aider à transformer cette contrainte en réalité, même si rien n'est évident. Entre des micro-capteurs capables de renseigner les médecins en un éclair sur l'état de santé d'un patient ou des pansements high-tech pour blessures chroniques, les solutions sont là. Ainsi en est-il avec Iglus. Ce capteur de glucose implantable, développé par les chercheurs Sigfrid Straessler et Peter Ryser, du Laboratoire de production microtechnique, représente un espoir pour les diabétiques, puisqu'il contrôle en continu la concentration de glucose dans le corps des patients. Costaud, mais tout petit, car Iglus se présente sous la forme d'une capsule de titane de 8 millimètres sur 2 qui s'injecte sous la peau dans la région ventrale.

L'ordinateur portable est de rigueur cette rentrée pour les étudiants en chimie à l'EPFL. Il sera désormais leur outil de base. "La chimie est une science complexe qui fait notamment appel à la géométrie en trois dimensions, explique le professeur Hubert Girault. Pour comprendre l'architecture moléculaire, il existe des programmes gratuits, simples d'emploi. D'où l'idée de changer le contenu des études de première année, de permettre aux étudiants de tout de suite comprendre de manière plus intuitive, moins abstraite, comment cela fonctionne." Pour s'équiper, les étudiants ont le choix entre se débrouiller seuls, bénéficier des rabais de l'Ecole ou emprunter l'une des 25 machines achetées par la Section de chimie et de génie chimique.

"En arrivant ici, j'avais envie d'avoir une vie associative et sociale très dynamique. Je me suis fait piéger : c'est bien d'être actif, mais il ne faut pas oublier que nous sommes là avant tout pour étudier !" Les mots sont d'un étudiant qui commence sa deuxième année à l'EPFL en génie mécanique. Ils illustrent aussi un article de "L'Hebdo" sur les pièges que rencontrent les étudiants en première année de faculté. En effet, le taux d'échec élevé et les nombreux abandons témoignent des difficultés que doivent surmonter les nouveaux universitaires. Chevauchement des cours obligatoires, vastes auditoires, solitude, organisation du temps et du travail sont autant d'éléments qui doivent être bien gérés pour augmenter ses chances de réussite.

Les développements industriels induits par la recherche en énergie en Suisse sont nombreux. La revue "Swiss Engineering" de ce mois se penche sur les projets soutenus par la CTI, l'agence pour la promotion de l'innovation, pour le démontrer. Dans cet article, deux institutions en particulier sont mises en valeur: l'Institut de microtechnique (IMT) de l'Université de Neuchâtel, dans le domaine des cellules solaires, et le Centre de recherche en physique des plasmas de l'EPFL. Mais si ces deux entités sont connues au niveau international, des moyens financiers supplémentaires sont nécessaires pour transformer cette recherche académique de pointe en véritable moteur de croissance industrielle. "La concurrence ne dort pas, en particulier en ce qui concerne les Etats-Unis, le Japon et la Corée, rappelle le professeur Arvind Shah, de l'IMT. Si la Suisse veut rester dans le peloton de tête à l'horizon 2010, un développement intensif tant académique qu'économique est nécessaire".

Jacques Neyrinck, professeur honoraire de l'EPFL, est bien connu pour ses positions tranchées lorsqu'il défend le potentiel de l'enseignement et de la recherche en Suisse. Dans le numéro de "Swiss Engineering" d'octobre, il se fend d'un long et passionnant article sur le "pari de l'innovation" suisse. Selon Jacques Neyrinck, les indicateurs économiques concernant notre pays sont alarmants et seule une recherche dans les domaines de pointe sera capable de générer un apport significatif en termes industriels. Gros problème, puisque "la science et la technique ne sont plus une priorité en Suisse". "Le Parlement ne veut ni de Swissmetro, ni des OGM en agriculture, ni des cellules souches embryonnaires ou de l'analyse génétique en médecine. Que s'est-il donc passé depuis dix ou vingt ans pour que cette défaveur se marque et s'accentue à ce point dans notre pays?" s'interroge l'ancien conseiller national. Une analyse à suivre dans le magazine spécialisé.

2005 sera Année scientifique pour Yverdon-les-Bains. Et pour cause : la cité thermale va organiser les Coupes suisse et européenne de robotique. Elle va également participer pour la première fois au Festival science et cité, qui se déroulera en mai également à Lausanne et à Vevey. C'est dans ce cadre que le spectacle "Robots" de Christian Denisart devrait être présenté.

13 octobre 2004

Après l'abondance d'articles hier saluant l'envol du Space Center, l'EPFL fait moins parler d'elle aujourd'hui. C'est une "voiture à eau" qui attire l'attention de plusieurs journaux ce mercredi. L'Institut Paul-Scherrer, à Villigen (AG), et le Centre suisse de recherches de Michelin, à Givisiez, viennent en effet de présenter en Chine le prototype d'une voiture de tourisme aux caractéristiques révolutionnaires. Ce véhicule de quatre places dispose d'une motorisation entièrement électrique à haut rendement, sous forme d'une pile à combustible oxygène-hydrogène, d'une part, et d'autre part de moteurs électriques compacts dans chacune des roues avant. Grâce à un système de récupération, l'énergie cinétique au freinage est transformée en courant électrique, courant qui est stocké dans des supercondensateurs. A découvrir dans "La Liberté" et "24 Heures".

Le temps existe-t-il ? Le professeur de physique à l'EPFL Willy Benoit tente de répondre à cette question dans "Coopération" de cette semaine. Comme saint Augustin, le scientifique le croit. Il explique pourquoi sons, lumière et matière sont du temps. Donc que ce dernier n'est pas une pure invention de l'homme.

"Coopération" découvre le projet Solar Impulse. L'hebdomadaire présente le futur avion solaire et ses caractéristiques techniques, ainsi que l'apport de l'EPFL à cette réalisation. Le nouveau vice-président pour l'innovation et la valorisation Jan-Anders Månson dit aussi tout son enthousiasme pour cette aventure : "De nombreux laboratoires de l'EPFL sont impliqués. Cela nous permet de travailler de manière transdisciplinaire, ce qui est particulièrement favorable à l'innovation." Enfin, dans un autre article, Bertrand Piccard s'étonne de la frilosité de la Suisse en matière de sponsoring pour un tel projet, alors qu'il s'apprête à signer des contrats avec des sociétés étrangères. Quant à sa famille – ses trois filles et sa femme - elle semble ravie que l'aérostier relève un nouveau défi. Et comment l'homme, également psychiatre à la ville, parvient-il à conjuguer toutes ses activités ? "Je fais ce qu'il faut quand il faut le faire. Ce qui donne parfois des journées chargées", répond-il simplement.

12 octobre 2004

Les médias sont très nombreux à se faire l'écho de la signature, hier, de la convention entre l'EPFL et le Swiss Space Office pour le lancement du Space Center, en multipliant les angles et les intervenants. A commencer par la radio et la télévision. Ainsi la "Radio suisse romande" a-t-elle traité cette info dans tous ses journaux du matin, avec en particulier l'interview du directeur du Groupement de la science et de la recherche Charles Kleiber dans le journal de 7 heures et celle d'Herbert Shea, titulaire de la Chaire de microsystèmes pour les applications spatiales à 7h30. La veille, l'émission Forum, sur la même chaîne, avait interrogé Claude Nicollier sur le rôle du Space Center dans le domaine de l'enseignement et la recherche. Du côté de la télévision, la "TSR" a consacré une brève au téléjournal et Nicolas Henchoz, adjoint du président Aebischer pour les affaires de communication, s'est prêté au jeu de l'interview pour "TVRL", la chaîne lausannoise. Les autres partenaires du projet ne sont pas oubliés. Maurice Borgeaud, directeur opérationnel du Space Center, s'exprime dans la "Tribune de Genève" au sujet du retour sur investissement généré dans le domaine spatial en Suisse, et Roland Siegwart, responsable scientifique de l'entité, rappelle dans "24 Heures" que "l'espace est une tradition à l'EPFL". Enfin, la "NZZ" s'intéresse à un autre protagoniste: Toni Wicki, directeur exécutif de l'entreprise Ruag, dont la filiale aéronautique est membre fondateur du Space Center.

Si les chercheurs suisses sont bien cotés, le transfert de technologie n'avance pas. Cette observation émane du deuxième Swiss science forum, qui se tenait lundi à Berne. Pire, selon le secrétaire d'Etat à la science Charles Kleiber, le système helvétique d'innovation est "en panne". Pour y remédier, il annonce une refonte de la législation sur la recherche. Le texte devrait être présenté au deuxième semestre de 2005, lit-on dans "Le Temps" de ce jour. La formation d'un espace national de l'enseignement et de la recherche, piloté par une conférence unique présidée par un conseiller fédéral, fait partie de cet effort.

Bien que la mode des forums d'entreprises soit en perte de vitesse, celui qui s'est tenu la semaine dernière à Fribourg a connu un joli succès. Il était organisé par l'Ecole d'ingénieurs et d'architectes et devait permettre aux étudiants de "tremper l'orteil dans le marché du travail pour que, le moment venu, se mettre dans le bain ne soit pas un choc". Selon "La Liberté" de mardi, la tendance 2004 confirme l'attrait dont jouissent les technologies de l'information et de la communication. Toutefois, l'ingénierie civile semble promise à un retour en force. Le quotidien rappelle que les cinq écoles d'ingénieurs romandes organisent un forum annuel entre leurs étudiants et des entreprises de tailles diverses. Certaines demandent la création d'une manifestation unique. Mais "l'éventualité d'un redéploiement des forums ne rencontre pas d'écho à l'EPFL". Début novembre, en effet, 110 entreprises s'y retrouveront. Elles étaient 60 de plus en 2001.

11 octobre 2004

Qu'est-ce qui est capable de pomper 7000 à 8000 litres par jour, de fonctionner quelque 4 milliards de fois durant sa durée de vie et de ne tomber que rarement en panne? Le cœur, bien sûr! Une technologie aussi perfectionnée valait bien une exposition au Kulturama de Zurich. A la fois "organe vital, siège de l'âme et symbole de vie", comme le présente la "NZZ" du jour, le cœur dévoile ses secrets aux visiteurs du Musée de l'homme. Et c'est grâce à une simulation par ordinateur développée à l'EPFL que le quidam peut voyager au… cœur même du corps humain.

Après le cœur, c'est dans le domaine de l'étude du cerveau que s'expriment les compétences de recherche de l'EPFL. Et plus particulièrement dans le domaine des nouvelles interfaces hommes-machines. Le magazine "Bio World" consacre un article à un système développé par le Laboratoire de traitement des signaux qui permet de jouer sur un ordinateur… sans clavier ni souris! C'est en effet par la pensée que l'individu peut désormais donner ses instructions à la machine, grâce à des électrodes apposées directement sur la tête et qui interprètent les ondes alpha. Pour l'heure, le système est testé avec une application ludique. Mais il ouvre un champ de possibilités évidemment bien plus large. Explications et décryptage par Touradj Ebrahimi.

La Commission suisse de recherche polaire (CSP) peut sabrer le champagne. Pour son vingtième anniversaire, elle a reçu un beau cadeau: l'adhésion de la Suisse à la Commission scientifique de recherche antarctique, l'autorité qui chapeaute la plupart des projets de recherche internationaux dans cette partie du globe. Un sacré coup de pouce en perspective pour les unités de recherche suisses concernées, en particulier l'Université de Berne et l'EPFZ.

Si les sciences exactes et certains domaines porteurs – biotechs, nanotechnologies, médecine – sont bien placés en termes de transfert de technologie, cela n'est pas le cas des sciences sociales. Philipp Egger, directeur de la Fondation Gerbert Rüf, affirme au "Temps" que ces dernières sont clairement "sous-développées" en matière de transfert du savoir. Une situation que le responsable attribue non seulement au manque de ressources mais également à l'attitude plutôt conservatrice du monde académique lorsqu'il s'agit de "flirter avec le marché".

08 octobre 2004

Un nouvel article de la Constitution pourrait régler les compétences de la Confédération et des cantons dans le domaine des hautes écoles. Le Conseil des Etats a donné suite tacitement jeudi à une initiative parlementaire de son ex-collègue Gian-Reto Plattner (PS/BS). La solution qui se dessine est celle d'un pilotage en double de la formation supérieure avec, aux commandes, la Confédération et les cantons. Ce nouvel article prévoit notamment le financement minimum de chacun des établissements via une caisse commune des hautes écoles. L'initiative prévoit aussi que l'Etat et les cantons unifient universités, EPF et HES. A lire dans "l'agefi", la "NZZ" ou encore la "Basler Zeitung".

L'Université de Genève veut se doter d'une Faculté des sciences de l'environnement et du développement durable. Si tout va bien, donc si le projet est approuvé par le Conseil d'Etat, il pourrait se concrétiser d'ici à 2006. Un demi-million de francs a été prévu pour la réunion de centres actuellement dispersés (écologie humaine et sciences de l'environnement, étude des problèmes de l'énergie, architecture) en une structure unique. Il sera alors possible de faire un doctorat d'urbanisme ou d'architecture, tout en suivant des disciplines diversifiées. A terme, cette Faculté devrait permettre une collaboration entre l'ensemble des programmes de coopération lémanique, à savoir UniGe, Unil et EPFL.

Les puces en polymère : la technologie est particulièrement prometteuse. Elle permet d'imprimer des circuits électroniques sans salle blanche et avec pour seul polluant, de l'eau. Malgré tout, le plastique n'a pas encore détrôné le silicium dans l'industrie des semi-conducteurs. D'ailleurs, il n'existe pas d'application commerciale à ce jour. "L'agefi" présente les avantages des puces polymères, que ce soit leur coût ou encore leur potentiel d'application - par exemple, le papier électronique. Quant au problème de l'alimentation électrique, il est en train d'être réglé. Ainsi, la start-up Power Solution a développé un procédé de dépôt de couche mince d'un film de lithium sur une fibre polymère qui capte et stocke l'électricité. Ou encore, l'entreprise Konarka tente d'intégrer les colorants transformateurs de photons en électrons du professeur Graetzl, de l'EPFL, avec les polymères semi-conducteurs d'Alan Heeger pour créer des cellules solaires souples et imprimables comme du film photo.

Qu'est-ce que le karst ? Les ingénieurs méconnaissent trop souvent ce type de terrain. De fait, les travaux de génie civil dans les paysages karstiques rencontrent fréquemment des surprises, dues à la présence de vides ou d'arrivées d'eau à fort débit. Mais surtout, explique le magazine "Tracés", l'absence de formation sur la gestion du karst conduit parfois à des solutions inadéquates. D'où la nécessité d'une meilleure connaissance en la matière et de phases préparatoires minutieuses avant d'entreprendre des travaux. En outre, des recherches menées avec l'EPFL (Geolep) devraient permettre à l'avenir de mieux prévoir les occurrences de conduits karstiques.

Les inondations sont responsables d'environ un tiers des dégâts socio-économiques dus à des catastrophes naturelles dans le monde. Pire, ces dernières décennies, plus de la moitié des victimes de ces catastrophes sont mortes dans des inondations. Le professeur Anton Schleiss, du Laboratoire de constructions hydrauliques à l'EPFL, traite de ce sujet dans un article rédigé pour "Tracés" d'octobre. Il y présente la nouvelle stratégie d'aménagement des cours d'eau en Suisse, en prenant pour exemple la zone ouest de Lausanne, drainée par la Mèbre et la Sorge.

07 octobre 2004

Jean-Marc Rapp, président de la Conférence des recteurs des universités suisses (CRUS), se dit prêt à réformer le paysage universitaire. Dans une interview accordée à "L'Hebdo", il déclare cependant que fermer une université serait une aberration. Il préfère miser sur d'autres mesures : le renforcement de la coopération entre Confédération et cantons pour le pilotage des hautes écoles, l'optimisation de l'allocation des ressources, le renforcement de l'autonomie des hautes écoles ou encore une meilleure répartition des tâches dans les domaines coûteux. Quant à la montée en force de l'UDC, elle ne fait pas peur à Jean-Marc Rapp, qui estime que la formation et la recherche "éveille des sympathies et le soutien de différentes sensibilités politiques".

Ce soir, HTceramix se parera de ses plus beaux atours dans l'espoir de décrocher un prix. La société yverdonnoise issue du Laboratoire de photonique et interface de l'EPFL est en effet l'une des trois entreprises sélectionnées pour se présenter dans le cadre de la Soirée des partenaires de l'association Capitalproximité. Spécialisée dans les piles à combustible en céramique, elle a développé et patenté un système d'interface qui simplifie l'assemblage et améliore la durée de vie des piles. Ses produits sont utilisés soit par l'EPFL, soit par des clients dans un but de recherche, explique "l'agefi" de ce jeudi.

Le forum Urbistique 2005 se tiendra en mai 2005 à Montréal. Une manifestation qui, comme le rappelle le "Nouvelliste" de ce jour, est l'aboutissement d'un long processus d'activités et d'efforts menés par le Crem, Centre de compétences en urbistique. Issu d'un partenariat entre la ville de Martigny et l'EPFL, le Crem développe et promeut depuis 1986 une approche systémique et intégrée de génie urbain. Le quotidien explique encore que l'urbistique a commencé à émerger en tant que discipline en Amérique du Nord, grâce à un projet de gestion des eaux usées mené à Montréal. Intéressée par cette approche novatrice, la ville québécoise, a donc relevé le pari d'organiser la 21e édition du forum international.

L'Université de Lausanne a décidé de réformer la cérémonie d'ouverture de l'année académique, ou Dies academicus. Et, révèle "24 Heures", les changements sont importants : nouveau lieu, jour de semaine et non plus samedi et contenu différent. Par ailleurs, la Faculté des lettres de l'Unil offre, dès cet automne, des cours spécifiques pour les thésards, avec un programme interdisciplinaire. Car l'un des problèmes les plus souvent rencontrés par les doctorants est la solitude dans laquelle se trouve souvent le chercheur en lettres. Ce projet s'inscrit dans le cadre d'Iris 4, financé conjointement par l'Unil, l'Uni de Genève et l'EPFL, par le biais de l'argent libéré par le transfert des maths, de la chimie et de la physique de l'Unil à l'EPFL, ainsi que par le regroupement de la pharmacie à Genève.