La sérieuse NZZ n'a pas reculé devant la fantaisie en illustrant son article sur les nanotechnologies par une fourmi, ordinateur sous la patte, sous les feux du microscope électronique, qui semble sourire au photographe, juste en dessus d'une légende explicite : " Quand la fourmi dérobera l'ordianteur : quels scénarios nous attendent dans le domaine des nanotechnologies ? "
Dans cet article, le quotidien zurichois s'étonne de l'absence de débat en Suisse dans un domaine qui révolutionne la science au même titre que l'atome ou la génétique. Alors que dans les pays anglo-saxons la dispute est déjà forte, la recherche helvétique suit son cours sans remous. En Angleterre, une des figures de proue de l'anti-nano n'est autre que le Prince Charles en personne. Si aux Etats-Unis, certains n'hésitent pas à parler de moratoire, cette perspective ne semble pas rassembler assez d'arguments dans notre pays pour être envisageable. Entretien avec l'éthicien Klaus Peter Rippe, président ad interim de la Commission d'éthique sur la génétique non humaine depuis novembre 2002, qui déplore cependant, dans notre pays, un manque de réflexion des scientifiques au sein même de leur communauté en matière de risques liés à cette nouvelle technologie.