Dans les bureaux d'aménagement privés, les services publics,
les responsables s'inquiètent du crépuscule des ingénieurs. Selon "Bilan"
de cette semaine, ils regrettent que l'EPFL soit en train de quitter son statut
d'école polytechnique formant des ingénieurs pour s'orienter vers celui "d'université
technologique". Ainsi, au profit de connaissances très pointues, les futurs
professionnels perdraient leur capacité d'intégration des problèmes. Le
magazine a contacté plusieurs professeurs sortants de l'EPFL, dont André Musy et
Joseph Tarradellas, qui abondent dans ce sens. Le deuxième n'hésite pas même à
fustiger la tendance de "comptabiliser les articles scientifiques comme
autant de preuves d'excellence", alors que "c'est en enseignant qu'on
valorise un savoir". De son côté, le président de l'EPFL rappelle que les
ingénieurs sortant de l'Ecole devront évoluer une trentaine d'années dans un
monde changeant, mais, déclare-t-il, "nous n'oublions pas la
responsabilité des grandes infrastructures. Nous continuons, par exemple, à
former des ingénieurs en génie atomique car il faut conserver ce savoir."