"Qui a tué Swissmetro ?". C'est le titre de l'éditorial (2166923) de Jean-Claude Péclet à la Une du Temps. Toute la presse nationale s'intéresse à ce dossier. Le 24 heures explique que "Altsom International se retire du projet ainsi que la Fédération des syndicats patronaux (FSP), le groupement des banquiers privés et les CFF". Moritz Leuenberger affirmait dans le 24 heures qu'il ne croyait plus en Swissmetro "en tant que ministre des Transports, mais qu'il dirait autre chose s'il était ministre de la Recherche". "Le capital de la société est passé de 6,7 millions de francs à 340 000 francs" rappelle le 24 heures. Pour l'éditorialiste du Temps, la Confédération n'a cessé d'esquiver son rôle moteur, comme elle l'a fait sur d'autres dossiers, comme Swissair, le transit alpin ou Kloten.
Le Temps explique : "Le 6 décembre prochain, annonçait lundi l'Agefi, les actionnaires de la société de promotion Swissmetro devront se prononcer sur une réduction drastique du capital de l'entreprise et entériner le départ de plusieurs dirigeants, notamment celui du secrétaire du conseil d'administration Pierre Weiss". Pour ce dernier: "Le secteur privé ne pouvait pas consacrer des ressources à ce projet sans engagement de l'Etat et, de ce côté, j'ai l'impression d'avoir assisté à une marche à reculons. Le Département des transports a découragé les investisseurs, alors que la faisabilité était quasiment établie. Cette attitude est inquiétante pour l'avenir de la recherche en Suisse".
Pour Marcel Jufer, vice-président de l'EPFL et l'un des pères du projet, "Swissmetro SA n'a pas bénéficié d'un lobbying assez agressif" (2166935). Il estime que cette évolution pouvait être pressentie depuis deux ou trois ans, "du fait que le projet n'es toujours pas une priorité pour les instances fédérales". Il rappelle que la tâche de l'EPFL est celle de la recherche : "Nous tenons donc à la réalisation d'un banc d'essai à l'échelle réduite pour tester la technologie du vide partiel". Pour lui, Swissmetro pourrait bien se faire, dans quelques années, mais peut-être pas en Suisse.
Le volet technique est piloté par une start-up fondée en 1998 à l'EPFL, GESTE, qui compte développer deux expériences : un tunnel miniature sur le campus lausannois et un essai dans un tunnel sous vide partiel à l'échelle réelle. Enfin, un autre projet sera testé à l'EPFL, le Mobilab, connu sous le nom de Serpentine, explique le Temps. Des problèmes administratifs ont bloqué son homologation. "Un petit tronçon expérimental devrait néanmoins être étudié au "Poly"".