Revue de presse du mardi 9 juillet 2002

Génie génétique : commission divisée

La presse nationale s'est penchée sur les travaux de la commission scientifique du Conseil national relatifs au projet de loi sur le génie génétique qui sera traité en plénum cet automne. Il ressort des travaux de la commission que les décisions ont été prises avec des très courtes majorités. La commission distingue l'utilisation expérimentale en plein air d'organismes génétiquement modifiés (OGM) (pour laquelle des conditions sévères sont imposées) de leur mise en circulation commerciale soumise à un moratoire de cinq ans. L'Impartial explique que ce " moratoire concerne la commercialisation de semences, d'engrais, de pesticides et de plantes contenant des OGM, mais pas la recherche. Celle-ci est toutefois soumise à de telles conditions qu'on peut l'assimiler à un moratoire de fait. D'où l'opposition d'une minorité de députés, qui y voient une fausse solution et un signal négatif pour la recherche. Enfin, la commission a rejeté (13 contre 12) une initiative parlementaire de Rosemarie Dormann (pdc/LU) qui demandait un moratoire sur la production de cellules-souches à partir d'embryons surnuméraires.

Les universités suisses face au changement

La NZZ (2044782) publie un article de Peter Gomez, recteur de l'Université de Saint-Gall et de Jean-Marc Rapp, recteur de l'Université de Lausanne et président de la Conférence des Recteurs des Universités suisses. Les auteurs soulèvent les problèmes des universités suisses, confrontées à de profonds changements en raison notamment de la globalisation de la formation, des nouveaux moyens technologiques d'apprentissage et d'enseignement, de l'introduction du système Bachelor-Master, ainsi que de la mobilité croissante des étudiants. La forte augmentation du nombre d'étudiants accompagnée d'une baisse réelle du financement étatique fait que la Suisse se laisse distancier sur le plan international, s'inquiètent les auteurs. " De 1990 à 2000 le nombres des étudiants dans les universités suisses (y compris ETH) est passé de 86 000 à 97 000, signifiant une hausse de 12 %. Dans un même temps, la somme réelle du financement public est passée de 4,0 à 3,3 milliards de francs, soit une baisse de 17 % ".

Le sociologue Busino critique violemment le système académique

Le Temps publie une interview du professeur Giovanni Busino, sociologue de l'Université de Lausanne, qui dénonce les travers du système universitaire. Virulent, il déclare : " Nous nous retrouvons dans une situation incroyable car l'université ne comporte pas de véritable hiérarchie. Chacun de nous fait ce qui lui passe par la tête. Le seul contrôle, c'est la collégialité : ne fais pas davantage que ton collègue sinon il te tirera dans les pattes. Ne sois pas plus connu que lui, parce qu'il t'en voudra. Toutes les énergies de l'institution sont dégagées pour maintenir cet équilibre instable ". Quant au rapprochement entre les universités de Genève et de Lausanne, il les qualifie de " fumisterie ", estimant que " les cultures d'entreprises sont tellement différentes que tout rapprochement est impossible ".

Nouveau centre lémanique d'Ethique (CLE)

Le Régional (2044532) s'intéresse au Centre lémanique d'Ethique (CLE) inauguré le 21 juin dernier dans le cadre des échanges triangulaires entre les Universités de Lausanne, de Genève et l'EPFL. " L'idée est d'instituer un enseignement cohérent dans le domaine de l'éthique du vivant.(…) Dès la rentrée d'octobre, cette année, des filières d'enseignement de l'éthique générale et spéciale seront développées ", relève le quotidien. Le CLE souhaite également avoir un rôle de consultation pour tout l'arc lémanique avec les comités d'éthique fédéraux et cantonaux.

Pour une utilisation contrôlées des cellules-souches embryonnaires

L'Académie suisse des sciences techniques (SATW) est favorable à une utilisation contrôlée des embryons surnuméraires pour l'obtention de cellules-souches, relève le Tages-Anzeiger. " La SATW se situe dans la ligne du contenu du projet de loi sur la recherche sur l'embryon envoyé en consultation fin mai, explique Hans Hänni, secrétaire général de la SATW ". L'organisation s'oppose clairement à une utilisation d'embryon à des fins de clonage.

Jeunes pousses en difficultés

L'Agefi (2044925) s'inquiète de la disparition de certaines start-up de l'EPFL. " La conjoncture économique négative rend l'acquisition de contrats et la recherche de financements difficiles pour un grand nombre de start-up de l'EPFL ", relève l'Agefi. Et d'ajouter qu'" il est devenu beaucoup plus difficile de lever des fonds, notamment du capital de démarrage ". Comme l'explique Jordi Montserrat, responsable du coaching des start-up au sein du Parc scientifique d'Ecublens (PSE) : " Il n'y a parfois tout simplement pas de demande pour les produits développés ou ceux-ci arrivent trop tôt sur le marché ".