Revue de presse du mercredi 24 octobre 2001

Et Swissmetro ? Comme un avion sans ailes…

"Et Swissmetro redémarre" est le titre, optimiste pour les amateurs de vitesse, d’un éclairage publié dans Le Temps. Son contenu n’est toutefois pas à la hauteur du titre. L’article se termine en effet par une conclusion peu favorable tirée du rapport Delphi : "De l’avis des experts, Swissmetro ne sera vraisemblablement pas réalisé en 2020 et ne sera guère d’actualité dans le domaine de la politique des transports. (…) La poursuite du développement de la technologie de Swissmetro est considérée comme peu vraisemblable." De son côté, le professeur Robert Rivier analyse la situation avec prudence : "Swissmetro est un concept novateur intéressant, une sorte d’avion souterrain, mais, dans la situation actuelle, son opportunité n’est toujours pas démontrée. Il faut donc poursuivre les recherches. Il est normal qu’un projet de ce genre prenne beaucoup de temps, car, contrairement au siècle dernier, il doit faire ses preuves avant d’être construit."

Projet de fusion avec l’EPFL : l’UNIL appelle les politiques au secours

Les médias sont unanimes sur ce point : la volonté de l’UNIL de fusionner avec l’EPFL ou, autre variante proposée dans le rapport que l’Institution a remis au Conseil d’Etat, avec l’ensemble des universités suisses, est un appel au secours. L’Université lausannoise a profité de sa conférence de presse annuelle pour lancer un nouveau cri de désespoir résumé ainsi par Nicolas Dufour dans Le Temps : "Fusion avec l’EPFL, constructions nouvelles dont un BFSH3, augmentations budgétaires : la direction de l’Université de Lausanne multiplie les doléances et les propositions car l’avenir de l’institution est menacé, assure-t-elle." Plus loin, le quotidien observe que la direction de l’UNIL "fait preuve d’un activisme alarmiste rarement vu à la tête d’une haute école." En tête d’un encadré intitulé "Critiques à l’EPFL et Genève", Le Temps estime que cet "activisme alarmiste du rectorat lausannois cache peut-être des carences propres à l’institution." Concernant l’EPFL, le quotidien cite le "doute" déjà exprimé par le président Patrick Aebischer dans les colonnes du journal : "Le moment est assez mal choisi pour relancer la fusionnite et penser à des superstructures." 24 Heures rappelle aussi que l’EPFL "a réagi avec froideur lorsque le rectorat de l’UNIL a évoqué cette hypothèse (la fusion) le mois dernier." Dans son commentaire, Michel Pont estime que l’UNIL pourrait d’ailleurs bien crier dans le vide car : "Outre le manque d’enthousiasme de l’EPFL, les arguments sur les moyens matériels faisant défaut à l’UNIL ne convaincront pas les députés, sûrs dans leur majorité que les milieux académiques restent extraordinairement privilégiés." Seul média à ne pas se montrer critique à l’égard de la proposition de l’UNIL, L’Agefi estime qu’au-delà d’une fusion avec l’EPFL, "une fédéralisation généralisée s’avère être la meilleure garantie pour la survie des universités suisses dans leur ensemble." Cette idée est d’ailleurs l’une des hypothèses évoquées par l’UNIL dans son Rapport sur son avenir. En Suisse allemande, la conférence de presse n’a pas soulevé les passions, même si le Bund publie la dépêche ATS. Quant au Matin, journal qui a annoncé vouloir dorénavant concentrer son attention sur les sujets intéressants, il expédie la question en une phrase : "A la recherche de solutions de financement, l’Université aimerait bien unir son sort à celui de l’EPFL pour former ce qu’elle appelle un campus unifié."